Qu'est-ce que la Fibromyalgie

La Fibromyalgie se caractérise par des douleurs diffuses sur tout le corps, accompagnées principalement de fatigue chronique, de troubles cognitifs voire neurologiques, de troubles du sommeil ...

 

Il ne s'agit pas d'une maladie psychosomatique.Elle est bien réelle et reconnue au niveau médical en France en tant que syndrome et par l'Organisation Mondiale de la Santé comme maladie depuis 1992.

 

Aujourd'hui on pense que les fibres nerveuses, et en particulier les petites fibres, sont plus sensibles et plus actives chez un patient atteint de fibromyalgie que chez un sujet "sain".

 

La douleur est donc plus accentuée chez les fibromyalgiques.

 

La fibromyalgie serait un trouble d’hyperexcitabilité du système nerveux central.


Ce qui explique les douleurs diffuses sur tout le corps (muscles, articulations, ligaments, tendons, etc) sans qu'il y ait manifestation d'inflammation.


On estime entre 3,3 % et 5 % le taux d'incidence de la fibromyalgie soit environ 3 millions de personnes en France. La maladie atteint les adultes, mais aussi des enfants et des adolescents.


Avant la maladie, les personnes atteintes de fibromyalgie ont été souvent des hyperactifs. C'est souvent à la suite d'un traumatisme (physique ou psychologique) que la maladie s'est déclarée. Les traumatismes étant divers, pouvant aller d'un accouchement à un accident de voiture, une opérations chirurgicale voire un deuil ...

 

Certaines familles ont une prédisposition à la fibromyalgie et on va y retrouver des personnes atteintes sur plusieurs générations. La piste génétique n'est d'ailleurs pas écartée.

 

Comment se manifeste la Fibromyalgie ?

 La Douleur :

Symptôme obligatoire de la maladie, la douleur musculo-squelettique diffuse, est aussi certainement le plus difficile à vivre et le plus handicapant. La douleur doit être présente depuis au moins trois mois pour être considérée comme chronique.

 

La Fatigue :

Fatigue persistante, avec une résistance physique diminuée et une résistance mentale altérée, elle devient chronique .

 

Troubles du Sommeil :

Il s’agit surtout des troubles de l’endormissement et/ou d’un sommeil fractionné. Ces troubles nocturnes vont ensuite enduire des perturbations diurnes.

 

Dérèglement neurocognitif :

Les malades l’appellent souvent le « fibro-fog » (de l’anglais brouillard). Il s’agit des troubles de la mémoire à court terme, des troubles de la concentration avec des trous de mémoire fréquents, des difficultés à trouver ses mots parfois une désorientation ...

L’état d’hyperexcitabilité du système nerveux central explique en partie la sensibilité accrue des personnes atteintes de FM au toucher, aux odeurs, aux bruits, aux changements de température, aux médicaments, etc.

 

Autres : 

Autres symptômes, comme une arythmie cardiaque, une hypotension, des vertiges, le syndrome de Sjögren, l’instabilité de la température corporelle, une raideur, peuvent venir compléter le tableau.

Et aussi une fragilité émotionnelle, une intolérance au stress, une dépression réactionnelle, etc.

 

Maladies  Concomitantes : 

L’apparition d’une fibromyalgie n’exclut pas l’apparition d’autres pathologies telles que, le syndrome des jambes sans repos, le syndrome du colon et/ou de la vessie irritables, le syndrome articulaire temporo-mandibulaire (…) sont parfois présents et sont alors considérés comme faisant partie du tableau clinique.

  

Il est important de faire un diagnostique différentiel avant de  poser celui de la fibromyalgie. 

 

La reconnaissance institutionnelle de la Fibromyalgie

 

En 1990, les critères de l'American College of Rhumatology étaient : "Syndrome douloureux diffus depuis plus de trois mois, réparti sur de nombreuses parties du corps". Pour être diagnostiqué il fallait au moins 11 points sur les 18 localisations palpées (points gâchette).

 

Depuis 2010 ces critères ont été affinés pour un diagnostic plus précis. Les nouveaux critères associent les zones douloureuses rapportées par les patients (et non plus les points de l'examen clinique) et un score de sévérité incluant les symptômes fonctionnels physiques, le réveil difficile, les cognitions, la fatigue ...

 

En 2007, l'Académie de Médecine reconnait dans un rapport que :

  • la Fibromyalgie est une entité à part entière,
  • il n'existe pas de profil psychologique spécifique ni de preuve permettant de rapporter ce syndrome à une origine uniquement psychogène
  • que les patients ne doivent pas être rejetés mais au contraire pris en charge de façon individualisée et le plus souvent multidisciplinaire. 

En 2010, la Haute Autorité de Santé a fait un rapport d'orientation sur le "syndrome fibromyalgique de l'adulte".

 

A ce jour, de nouvelles recherches tendent à démontrer que la fibromyalgie serait d'origine neurologique, sous la forme d'une atteinte des petites fibres C.

 

Une supposée cause psychosomatique est désormais définitivement abandonnée.

 

La prise en charge

 L’autonomie du patient est l’objectif thérapeutique majeur.

 

Le patient doit se connaitre suffisamment pour être capable de maintenir une qualité de vie eu égard au rythme et à la complexité de ses activités.

 

Il faut rechercher une diminution des symptômes et le maintien de la capacité fonctionnelle, sans pour autant avoir des "ordonnances à rallonges". Les biens faits ne sont pas à chercher dans le nombre de molécules prises, mais dans sa propre prise en charge de la pathologie.

 

Le patient doit être encouragé à :

 

  • Retrouver un épanouissement personnel en repoussant ses limites à son propre rythme si et quand il en est capable,
  • Optimiser son sommeil  par des techniques simples de relaxation et/ou méditation.
  • Avoir une alimentation équilibrée et nutritive, avec le moins de restrictions possibles.
  • Maintenir une forme physique en restant actif à l’intérieur de ses limites.
  • Les traitements médicamenteux sont divers et  donnés au cas par cas, selon les troubles constatés. Plusieurs recherches sont en cours (kétamine, botox, etc.) mais à ce jour il n’existe pas de traitement spécifique. 

Une incapacité professionnelle est souvent constatée. Elle ne doit pas être systématique.